La nouvelle mode en matière de santé aux États-Unis, ce sont les ESA (Emotional Support Animal), ou animaux de support émotionnel. Ce statut autorise leur propriétaire à les faire voyager dans l’avion et non en soute. Mais quand une jeune femme s’est présentée pour embarquer avec un paon, United Airlines a dit non.
Le paon recalé à l’embarquement
La jeune femme qui s’est présentée à l’aéroport le 31 janvier dernier pour prendre son vol à destination de Los Angeles ne voyageait pas seule. Son compagnon de voyage, pour le moins inattendu, est un paon prénommé Dexter. C’est, certes, plus original que Léon, mais ça ne lui a pas pour autant permis d’embarquer avec les passagers. Logique, me direz-vous. Les animaux domestiques voyagent en soute ou dans une cage. Sauf que ce paon-là n’est pas un animal domestique comme les autres et malgré son statut d’ESA, il s’est vu refuser l’embarquement, le contraignant, lui et sa propriétaire, à renoncer à voler pour rejoindre leur destination par la route. Un comble pour un oiseau.
Les Animaux de Support Émotionnel
Si cet oiseau-là avait, normalement, le droit de voyager en cabine et en liberté, c’est parce qu’il a un statut bien particulier, subtilement différent de celui d’animal domestique. C’est un ESA. Les Américains, qui ne sont plus à une excentricité près, sont friands de zoothérapie et la compagnie d’animaux est désormais prescrite par des médecins dans le cadre de soins pour des troubles mentaux, physiques ou émotionnels. Cette prescription garantit certains droits à ces animaux et à leur propriétaire, comme celui de voyager ensemble en avion. Les passe-droits de ces animaux, qui n’ont ni à choisir entre le visa ou l’esta pour les États-Unis, ni à subir l’inconfort de la soute, révoltent de nombreuses personnes qui voient là une pratique frauduleuse ou, du moins, considèrent qu’il y a des abus de la part de certains passagers pour ne pas avoir à payer le transport de leur animal de compagnie.
Les incidents se multiplient
Suite à l’incident, la compagnie United Airlines a tenu à s’expliquer et si l’animal a été refoulé, c’est en raison de critères comme sa taille et son poids. La compagnie a également annoncé les restrictions concernant ces animaux de support émotionnel, dont le nombre a explosé ces dernières années, faisant augmenter, du même coup, les incidents liés à leur présence. Outre les odeurs et défécations incommodantes, des attaques et morsures sont également à déplorer. Le communiqué assure que ces mesures ne sont pas liées à l’incident du paon, qu’elles sont simplement le fruit d’un constat et d’une conclusion formulée à demi-mots, que nous résumerons par : Le bien-être d’un seul passager mérite-t-il que tous les autres soient incommodés ou, pire, mis en danger ?